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Sur ce pecho de Clemente à Hebrero n°70 de Victorino Martin, le toro ne suit pas le leurre et se retourne dans la passe pour viser le matador, à Arles le 10 avril 2023 ! ©JYB

Pour les tenants de l’art du toréo, le toro doit être noble, c’est-à-dire charger droit en humiliant, (baissant la tête et la relevant après être sorti de la passe), ce qui permet au torero de créer de la beauté et de susciter les Olé !

Pourtant, devant certains toros, c’est la valeur du combat qui crée l’émotion et outre l’art de l’esquive pour le torero, permet à l’aficionado de percevoir la sauvagerie de l’animal et son agressivité.

Sur ce derechazo de Clemente à Hebrero, n°70 de Victorino Martin, le toro a relevé la tête avant la fin de la passe, son frontal passant sous le bras du matador à Arles le 10 avril 2023. ©JYB

Pour exemple, prenons la corrida de Victorino d’Arles de ce lundi de Pâques : 2 toros au moins étaient de véritables « alimanas » et ont fait courir un danger maximum aux toreros Jose Garrido et Clemente. Mais l’admiration du public pour leur courage et leur détermination n’en a été que plus sincère. Ces toros avaient des « têtes chercheuses » qui ne s’attachaient pas à la trajectoire du leurre, mais s’écartaient pour viser le corps du torero.

La preuve en images.

Sur ce derechazo, Jose Garrido doit donner la sortie vers le haut au toro Venenoso, n°13 de Victorino Martin, qui a cherché à le serrer, à Arles le 10 avril 2023. ©JYB

La corne a frappé au point que la muleta (la béquille, partie en bois qui soutient le leurre) est cassée et le toro Venenoso, n°13 de Victorino Martin, serre obligeant Garrido à reculer hors de portée de sa corne à Arles le 10 avril 2023. ©JYB
Hebrero, n°70 de Victorino Martin a une corne gauche agressive qui vient chercher Clemente dans cette passe naturelle à Arles le 10 avril 2023. ©JYB

Mais l’on constate rapidement que sur la corne droite, Hebrero, n°70 de Victorino Martin, ne suit pas plus le leurre et vient chercher Clemente, à Arles le 10 avril 2023. ©JYB

Hebrero, n°70 de Victorino Martin, ne suit pas le leurre et passe entre la muleta et Clemente, à Arles le 10 avril 2023. ©JYB

Hebrero, n°70 de Victorino Martin, ne suit pas le leurre et sa corne vient chercher Clemente, qui doit se repousser en s’appuyant sur le frontal, à Arles le 10 avril 2023. ©JYB

Mocito, n°55 de Victorino Martin, cherche le corps de Clemente sur ce derechazo, à Arles le 10 avril 2023. ©JYB

Mocito, n°55 de Victorino Martin, cherche le corps de Clemente en se retournant dans la passe, à Arles le 10 avril 2023. ©JYB

Mocito, n°55 de Victorino Martin, cherche les chevilles de Clemente sur cette passe de poitrine, à Arles le 10 avril 2023. C’est une caractéristique fréquente chez les toros de Victorino qui sont dits « tobillero ». ©JYB

Adriano (Salenc) n’a lui non plus pas échappé à l’agressivité des Victorino Martin : sur cette passe en doblon, Palatelo, n°70 vient chercher ses chevilles. A Arles, le 10 avril 2023. ©JYB

Quand Palatelo, n°70 de Victorino Martin vient le serrer, le recours d’Adriano (Salenc) est de se coller au flanc de son adversaire, à Arles, le 10 avril 2023. Il s’agit d’un recours et non d’un geste volontaire de la lidia pouvant susciter la compréhension, mais ne méritant pas les applaudissements. ©JYB

Au sortir d’une telle corrida, on n’en est que plus admiratif du courage et de la vista des toreros et l’on éprouve le besoin d’échanger avec enthousiasme avec ses voisins de gradins ou ses amis retrouvés autour d’un pot.