Taureau androcéphale (à tête d’homme), Musée du Louvre, ©JYB
Le taureau a toujours constitué un élément majeur de la mythologie, de l’art, de la culture en un mot. La preuve en est donnée par une (courte) visite au Louvre où apparaissent des taureaux dans de nombreuses salles. Sur le site du Louvre, la rubrique « collections » en recense 361 dont la plupart ne sont pas exposés, notamment les dessins visibles seulement sur rendez-vous.
https://collections.louvre.fr/
Voici d’abord quelques sculptures :
Commençons à Uruk au Sud de la Mésopotamie vers 3000 avant JC : cette statuette de taureau couché pouvait sans doute servir pour un culte :
Autre exemple, les taureaux du palais de Darius 1 er à Suse, palais construit sous le règne du grand roi, entre 525 et 486 avant JC.
Chapiteaux de colonnes en forme de taureaux : les colonnes faisaient plus de 20 mètres de haut, et le chapiteau en lui-même 5m32 ! Cela semble bien indiquer le poids du taureau dans la civilisation et la culture perse de l’époque.
Parmi les nombreux décors des murs du palais, en briques crues ou en terre cuite figurent encore des taureaux ailés. Les glaçages colorés ont rendu célèbres ces fresques murales.
Voyageons dans l’espace vers la Turquie : Le temple d’Assos (vers 550 avant JC) se distingue par une architrave représentant 2 taureaux affrontés :
Sculpture plus réaliste, mais qu’il faudrait pouvoir interpréter.
En Egypte, le Dieu-Taureau Apis est connu depuis des millénaires pour féconder la terre grâce à l’eau du Nil. On a même vu Hollywood s’emparer de sa mythologie et présenter pharaon combattant et maitrisant à mains nues un taureau sauvage (dans « La terre des pharaons »). Rien d’étonnant qu’on le retrouve vers 500 avant JC sous forme de statuettes sans doute destinées à un culte privé.
Autre exemple de cette présence du taureau Apis, un relief partiel montrant un prêtre égyptien portant une statue du dieu Apis. (Sans doute une œuvre tardive le prêtre semblant vêtu d’une toge)
En Crête, au-delà des fresques du palais de Minos, avec leurs jeux taurins qu’il faut aller voir sur place, des objets de culte comme ce vase à libations en forme de tête de taureau en usage « à l’âge du bronze récent ».
Héraclès combattit le taureau de Crête : on en retrouve la trace sur une architrave du temple de Zeus dans l’Ile de Pharos.
La liste est loin d’être complète et nous y reviendrons forcément… Mais en attendant, on pourra se référer à l’excellent livre de Pierre Vignaud, avec des dessins de l’auteur, « L’art du taureau, Préhistoire et Antiquité » aux éditions Cairn, (dépôt légal 2004).
Il y dresse un inventaire des cultes et des tauromachies, région par région, avec comme exemple les œuvres figurant dans les plus grands musées du monde : à savourer sans modération !
Bravo pour cet article formidable
Bravo pour cet article original.
Ferdinand De Marchi
Merci beaucoup.
Dans le même ordre d’idée on peut voir mon précédent article au Louvre :
https://facealacorne.fr/mythologie-taurine-mithra-un-mystere/