Daniel Luque en naturelle face à Jurista, n°42 de El Parralejo,auquel il va couper 2 oreilles, à Séville, le 28 avril 2022. ©JYB
LUQUE EN GRAND MAESTRO : COURAGE, PUNDONOR ET FORMIDABLE SENS DE LA LIDIA.
Il n’y avait dans les arènes de la Maestranza qu’un gros tiers de spectateurs pour un cartel qui, sur le papier n’avait pas beaucoup d’attraits sauf par la présence de Daniel Luque, dont on sait pourtant, qu’il est l’un des toreros les plus en forme du moment.
D’ailleurs l’empresa avait axé sa communication sur la présentation en corrida de la ganaderia El Parralejo dans ces arènes. Présentation pour le moins décevante, les toros affichant alternativement une noblesse facile puis quelques derrotes vicieux.
Luque se fera prendre sur l’un d’entre eux : enfourchement, voltige sur le dos du toro puis rebond sur les cornes : plusieurs longues secondes angoissantes (laissant le temps de prendre une bonne douzaine de photos!) dont il se sort par miracle.
Mais il revient à l’assaut, force ce toro à humilier, et le domine malgré la bagarre qu’il semble vouloir imposer, avant de le tuer d’un gros coup d’épée. Grand, très grand Luque à ce stade.
Mais pendant la vuelta, les grimaces de douleur sont telles que l’on craint des côtes cassées. Heureusement le parte facultativo ne parlera que d’estafilade et contusions et il reviendra au 6 ème.
Le dernier toro de la tarde est lui aussi assez noble mais avec une charge inconstante et désordonnée. En deux séries de derechazos tirées mains très basses, la muleta en permanence sous le museau du fauve, Luque le domine, l’hypnotise, et la Maestranza rugit ! A gauche, le toro vient moins bien.
Mais les Luquecinas finales feront encore rugir la Maestranza où chacun prie en silence : « mata lo bien ». La musique a joué, bien sûr, dès la première série et encore une belle estocade qui ouvre les deux oreilles et la porte du Prince. Enhorabuena Luque !
Pour ne pas les oublier, El Fandi a été comme d’habitude, égal à lui-même, et malgré les Grenadins faisant la claque n’a pu triompher, même aux banderilles (cornes passées).
Perera, lui, s’est montré à la hauteur, coupant une oreille forte à son premier toro, auquel il s’est distingué dans un quite à la cape puis dans une faena dominatrice. Son second, sobrero du même fer, mais trop lourd, ne permet pas de renouveler le résultat.
Au final : les absents ont eu bien tort de ne pas venir !
Pour des resenas plus techniques :
Bravo Jean-Yves ! Par tes commentaires et tes superbes photos tu as tout dit !