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Passe changée dans le dos de Juan Leal à Cantaor, n°133 de Victoriano del Rio, à Nîmes le 18 septembre 2022 soir. ©JYB

Juan Léal, que l’on imaginait absent pour au moins 1 mois après sa dure cogida de Nîmes (côtes cassées) reprend l’entraînement au campo et selon les médecins sera présent le 9 octobre à Madrid (ce dimanche).

Pour en savoir plus, avec des photos récentes de Maurice Berho :

https://www.mundotoro.com/noticia/juan-leal-reaparece-en-el-campo-tras-el-serio-percance-de-nimes/1660524

Passe de poitrine de Manuel Diosleguarde à Rebueno, n°195 de Fuente Ymbro, à Madrid, le 23 mai 2022. ©JYB

De même, Manuel Diosleguarde est sorti de l’hôpital après 36 jours de soins intensifs suite à la cornada phénoménale qui lui a arraché l’artère fémorale et la veine saphène à Cuellar : « enfin, je suis prêt à revivre, à respirer et bientôt à toréer », voilà ce que déclare le jeune matador à sa sortie de l’hôpital !

Pour en savoir plus :

https://www.mundotoro.com/noticia/manuel-diosleguarde-recibe-el-alta-36-dias-despues-de-sufrir-la-cornada-mas-grave-de-la-temporada-por-fin-vuelta-a-vivir-a-respirar-y-pronto-a-torear/1660287

Que nous disent ces deux informations ? Certes suivant la vulgate tauromachique les toreros , y compris les plus jeunes, ne sont pas des hommes comme les autres.

Mais j’y vois des messages plus forts :

D’abord que les toros peuvent tuer : ce n’est que grâce au génie des médecins que Manuel Diosleguarde est aujourd’hui vivant. Et dans son courage fou, Juan Leal aurait bien pu être encorné à Nîmes. Alors, quand certains antispécistes qui ne connaissent que les animaux de salon nous disent que le taureau de combat est un gentil animal que l’on peut avoir auprès de soi comme animal de compagnie, ils oublient que les toros se battent aussi au campo et se tuent entre eux, parfois en se mettant à plusieurs pour tenter d’assassiner le toro dominant ou le plus faible du groupe.

Combat de toros à la ganaderia Soto de la Fuente.

Et on a inventé les fundas pour éviter que ces combats soient mortels à une époque où les éleveurs perdaient jusqu’à 10% de leur troupeau chaque année !

Ensuite, examinons la réaction à la douleur :

D’abord, le toro ne souffre pas, il ressent de la douleur et son instinct le conduit à réagir. Tous les philosophes vous expliquent que la douleur est un phénomène physique, ou disons biologique, en cas de blessure ou de choc, alors que la souffrance est une douleur intégrée au niveau de la conscience et sublimée par la pensée et la réflexion. La douleur agit sur les nerfs, la souffrance fait pleurer : Or, contrairement à ce qu’affirment certains antispécistes, l’animal n’a pas cette conscience qui fait que l’homme est différent dans la chaine de l’évolution.

La preuve ? quand le toro est blessé, par un coup de corne de ses congénères ou par l’estocade du matador, sa première réaction (instinctive) est de se battre encore et encore : on  le voit aux arènes dans le tercio de pique.

Carafea, n°32 de Dolores Aguirre, face à santiago Morales Chocolate monté sur Destinado, à Céret le 16 juillet 2022. ©JYB

Si sa blessure est plus grave et l’affaiblit, ce qu’il ressent instinctivement, il s’écarte et se réfugie dans un endroit isolé (au campo) ou auprès des planches (dans l’arène).

Juan Léal à Nîmes le 13 juin 2021 corrida de Fuente Ymbro.

Le torero, lui, comme Juan Leal, reprend sa muleta ou annonce sa volonté de se remettre devant le toro pour le combattre à nouveau, comme Manuel Diosleguarde.

Le mundillo appelle cela le gusanillo qui fait qu’on est torero toute sa vie même après avoir quitté la profession. C’est ce qui fait d’eux des hommes dignes de respect et d’exemple.

#OuiàlaCorrida