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Raquel Martin en quite face au becerro n°56 de Gallon.

ARLES 6 JUIN. BECERRADA

Arles a débuté la saison 2021 par une novillada non piquée qui, s’il en était besoin, prouverait à tous qu’il faut aller voir les becerradas : d’abord le prix est très abordable, ce qui ne gâche rien, et puis le comportement des toros et des novilleros est un gage pour l’avenir : on peut y deviner l’évolution de l’art taurin dans 10 ans.

Cette becerrada ne fait pas exception : 3 novilleros ayant des conceptions différentes, ce qui donne à la tarde une variété qu’on ne retrouve pas toujours à l’échelon supérieur.

Fabien Castellani, 20 ans, chef de lidia, travaille ses toros dans un style classique, s’attachant à les mettre en valeur.

Fabien Castellani, face à son premier toro n°56 de Gallon, à Arles le 6 juin 2021.

Son comportement est aussi celui qu’on attend d’un novillero avec larga afarolada à genoux et entame sur les rotules.

Certes, il se fera désarmer par excès de confiance et tuera mal mais, si le silence s’imposait, il restait de l’espoir.

Fabien Castellani, entame à genoux face à son premier toro n°56 de Gallon, à Arles le 6 juin 2021.
Raquel Martin en naturelle face au toro n°31 de Gallon, à Arles le 6 juin 2021.

Raquel martin 17 ans, qui débute en costume de lumière avec un traje de luces ayant appartenu à Christina Sanchez, va faire excellente impression dès ce deuxième toro : ayant elle aussi un style classique, et une bonne technique, elle peut prévoir son passage en novillada piquée dès la féria de Olivenza 2022 où elle est annoncée. Son toro un peu faible et ayant tendance à s’arrêter dans la passe ne lui permettra pas mieux qu’une oreille.

Antonio Plazas qui fait lui aussi ses débuts en costume de lumières a un style totalement différent : il accumule les suertes tremendistes dans un créneau où Manuel Perera a sur lui une longueur d’avance.

Antonio Plazas en passe changée dans le dos à genoux devant le toro n°20 de Gallon à Arles le 6 juin 2021.

C’est ainsi qu’après une puerta gayola, suivie d’une larga aux barrières, entame à genoux, et bonne lidia devant un toro de gallon qui s’avèrera le meilleur des 3 sortis jusque-là. On sent le novillero qui en veut, mais il lui reste à affiner sa technique, ce qui est normal pour un premier paséo.

Fabien Castellani citant le N°15 de Gallon à Arles le 6 juin 2021.

A son deuxième novillo, Castellani continue dans la même veine mettant en valeur son toro en le faisant partir de loin, ce qui amènera la présidence à accorder une vuelta au toro. Le novillero n’a peut-être pas encore trouvé son style de toréo et il faudra voir évoluer sa personnalité au-delà des très bonnes techniques qu’il a acquises à l’école taurine du Pays d’Arles.

Raquel Martin en naturelle face au toro n°12 de Gallon

Raquel Martin va couper les deux oreilles de ce 5 ème toro de Gallon : bien qu’elle se présente pour la première fois en habit de lumière on sent qu’elle a déjà acquis une bonne expérience : sans doute grâce à son empresa (Cristina Sanchez) et au directeur de l’école de Salamanque a-t-elle pu s’entrainer au campo et peut-être déjà tuer des becerros. Sa lidia de ce gallon fut excellente et les deux oreilles méritées.

Antonio Plazas en larga afarolada devant le n°38 de Gallon à Arles, le 6 juin 2021

Antonio Plazas lui aussi reste fidèle à son style trémendiste, mais sait prouver dans des séries bien lidiées qu’il est capable de toréer classique. Il apparaitra plein de promesses dès que sa technique se sera améliorée.

Antonio Plazas en naturelle devant le n°38 de Gallon à Arles le 6 juin 2021.

Au total une très bonne becerrada qui a également vu le représentant de l’élevage sortir justement a hombros : malgré quelques fléchissements, les toros ont donné du jeu et permis aux jeunes de s’exprimer.