Sélectionner une page

©JYB : Daniel Luque en luquesina devant le toro n°47 de ELTORERO à Nîmes, le 13 septembre 2019.

Dans une interview en début d’année 2020 dans Aplausos, Daniel Luque a avoué que la « Luquesina », (ou luquecina ?) bien qu’elle porte son nom n’a pas été créée par lui.

C’est en voyant toréer au campo Juan Pedro Domecq qui aimait beaucoup toréer et le faisait le plus souvent sans l’épée factice (l’ayuda) qu’il s’est résolu à l’imiter (en 2009) puis à adopter cette série de passes qu’il multiplie aujourd’hui dans toutes les arènes quand son toro est noble.

Juan Pedro Domecq privilégiait les enchaînements permettant de faire passer les vaches en séries complètes. Luque qui le vit faire et un jour s’y essaya, promit au ganadero ami d’exécuter cet enchaînement, à Madrid, devant un de ses toros.

Photo : ©JYB Luquesina de Daniel Luque devant le numéro 31 d’ELPILAR à Séville le 21avril 2015

Fondamentalement, la luquesina se caractérise par la manière de tenir la muleta : dans les passes classiques, celle-ci est tenue en supination, la paume de la main étant dirigée vers la corne du taureau. Dans la luquesina au contraire elle est tenue en pronation, c’est-à-dire avec la main tournée vers l’arrière.

Cette manière de tenir la muleta se retrouve d’ailleurs dans d’autres passes comme la passe « de las flores » et bien sûr les passes de pecho.

Depuis, bien sûr, la luquesina a été adoptée par la plupart des toreros qui apprécient son impact sur le public et a donné lieu à des variantes sur le même principe : changement de mains dans le dos et enchaînement soit de luquesinas soit de naturelles de la droite puis de la gauche. C’est d’ailleurs sans doute à cette innovation que l’on doit de voir aujourd’hui tant de maestros multiplier les naturelles de la droite.

Photo : ©JYB Naturelle de la droite de Emilio de Justo devant le n°53 de Victoriano del Rio lidié à Nîmes le 18 septembre 2020. (Et cette naturelle est aussi parfaite que sa naturelle classique de la gauche !)