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Jilguero, toro n°11 de Saltillo, jaillissant du toril dans les arènes de Céret, le 15 juillet 2017. Photo extraite du livre « Introduction à la corrida ».

Lorsqu’il se précipite dans l’arène avec toute sa hargne et sa sauvagerie, le toro bravo apparait comme ce qu’il est vraiment c’est-à-dire un athlète qui va combattre sans faiblir pendant 20 minutes et sera même capable de courser un torero avec une épée dans le corps !

José Garrido, échappant à Pilotero n°53 de Valdefresno sur tout le diamètre du ruedo de Las Ventas : beau sprint ! A Madrid, le 24 mai 2022. ©JYB

De là, la volonté de nombreux ganaderos de faire courir deux ou trois fois par semaine leurs toros sur un « torodrome » ou un circuit en pleine nature : ils gagnent du souffle et de l’endurance et se fortifient les pattes évitant les chutes. Le circuit ne couvre que quelques kilomètres car le toro est naturellement un animal plutôt paresseux dont l’activité principale est de ruminer à l’ombre des chênes verts pendant 5 à 10 heures par jour ! Par contre, lorsqu’il broute l’herbe, là aussi pendant 5 à 10 heures quotidiennes, il n’hésite pas à parcourir de grandes distances pour sélectionner les meilleures touffes, même à l’intérieur d’un enclos. (Merci à Antonio Purroy et son livre  « Comportement du taureau de combat » éditions Atlantica).

Course des toros au petit matin chez Jandilla, mai 2019. ©JYB archives.

Bien entendu, lorsqu’on le nourrit de foin ou de pienso, ces déplacements n’ont pas lieu, (sauf si l’éleveur prend soin de placer les mangeoires au sommet d’une colline et les abreuvoirs au fond d’une vallée voisine) d’où le besoin de compenser par un exercice spécifique. De même, lorsqu’approche le départ pour l’arène et que les toros sont regroupés dans des enclos plus petits, plus question d’exercice naturel. C’est là que se situe la décision et le besoin de cet exercice particulier, qui n’intervient d’ailleurs généralement que pour les animaux de 3 ou 4 ans.

Course des toros au petit matin chez Jandilla, mai 2019. ©JYB archives.

Chez Jandilla, il a lieu 3 fois par semaine, par groupes d’une vingtaine de toros (3 lots), et se déroule en pleine nature, sur une distance de 3 kilomètres environ (6 pour l’aller-retour). Pas de torodrome aménagé. Mais les toros, habitués à l’exercice ne semblent pas se faire prier, même si des petits coups de corne semblant vouloir dire « dégage, tu me gènes » ne sont pas inhabituels.

Pendant la course des toros, ganaderia Jandilla, mai 2019. ©JYB archives.

Autre avantage, pendant leur course on fait traverser aux toros la zone des corrales où se déroulera le jour venu l’embarquement dans les camions pour les arènes. Ceci facilitera bien sûr les opérations, car le taureau a de la mémoire.

Pendant la course des toros, ganaderia Jandilla, mai 2019. ©JYB archives.

Et l’habitude continue à jouer : lorsqu’ils reviennent aux enclos, les toros rentrent chacun dans le sien sans hésitation ni bagarres.

Pendant la course des toros, traversée de la zone d’embarquement, ganaderia Jandilla, mai 2019. ©JYB archives.

Reste que certains éleveurs semblent estimer que ces courses comportent un risque : maladie cardiaque ou blessure aux pattes sur un sol difficile. Ceci, bien entendu ne présente aucune base scientifique et n’a pas été démontré : Antonio Purroy, universitaire reconnu et spécialiste de l’élevage, dans son livre « comportement du taureau de combat », considère que c’est « pleinement conseillable actuellement ».

Le reportage en lien, qui aborde en outre d’autres opinions de ganaderos sur d’autres sujets, permet de faire le point de situation. (Avec une vidéo chez Nunez del Cuvillo).

Voir également:

Cultoro.es/2023/1/14/actualidad/corredero-ejercicio-toros-ganaderia-135981

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