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MADRID 10 AVRIL 2022 SOLO DE EMILIO DE JUSTO.

Aujourd’hui, dans les arènes de Las Ventas, il y avait 20139 aficionados prêts à vibrer et qui applaudissent debout en une immense ovation le torero du jour, qui a fait le geste d’affronter 6 toros. Dans les corrales 6 toros d’une présentation exemplaire, possédant presque tous les TCB, les 3 qualités qui font le bon toro : le trapio, la caste et la bravoure (Merci Pla Ventura voir ci-dessous).

Emilio de Justo à la véronique, toro n°32 de Pallares, Madrid 10 avril 2022. Photo Cultoro.

Et l’on a commencé fort avec un toro de Pallares (Santa Coloma-Buendia), devant lequel Emilio de Justo est merveilleux à la cape et entame sa faena, alors que le toro démarre de loin sans être cité, par 5 naturelles de grand son et pecho! Il continue à gauche et les passes sont aussi belles le toro répondant bien. Sur la droite, la première série est parfaite et en met plein les yeux avec 2 grandes passes templées et guidées. Mais en fin de série le toro l’avise. A la 3 ème série, le toro se distrait et regarde vers les tendidos en sortie de passe. Donc retour sur la gauche et c’est reparti. A ce stade, la faena est de 2 oreilles, même à Madrid.

Cogida d’Emilio de Justo à Madrid, toro de Pallares n°32, le 10 avril 2022. Photo : site Toros de lidia.

Reste l’estocade : Emilio entre droit et met une entière, mais le toro ne suit pas la muleta et fauche les deux jambes du matador : la chute est brutale mais il n’y a pas cornada. En fait les dégâts sont beaucoup plus graves puisque Emilio de Justo subit 2 fractures des vertèbres C1 et C2 et une fissure à la base du crâne. La présidence lui accordera quand même l’oreille.

Sous réserve des examens et d’éventuelles opérations à venir, il est absent pour au moins 3 mois !

On verra par la suite la qualité des autres toros qui sont sortis aujourd’hui à Las Ventas : si Emilio de Justo avait pu les lidier, on aurait sans doute vécu une corrida historique au bout de laquelle il serait sorti avec 5 ou 6 oreilles au moins et une queue celle de Duplicado, numéro 145 de Victoriano del Rio, crédité de la vuelta al ruedo et qui dans toute autre arène aurait mérité la grâce.

Mais c’était le jour des sobresalientes, je devrais dire du sobresaliente puisqu’Alvaro de la Calle a décidé d’affronter les 5 toros restant. Jérémy Banti n’a eu droit qu’à 2 quites où l’on a pu voir qu’il aurait su se montrer à la hauteur du défi. Le règlement taurin ne précise pas ce qui doit se faire dans ces circonstances et la décision appartient sans doute au sobresaliente n°1 (le plus ancien). Selon Semana Grande, il s’agirait en fait d’un ordre venu de la présidence…

Abrazo des deux sobresalientes à Madrid, le 10 avril 2022. Photo : Cultoro.

Pourtant à la porte de la capilla, les deux matadors avaient échangé un abrazo fuerte. Mais pour un torero qui est dans « l’escalafon des oubliés » on ne laisse pas passer une chance pareille : 5 grands toros à Madrid !

Et Alvaro de la Calle n’a pas démérité, lidiant avec courage et un bon sens de la lidia, les 5 fauves qui lui étaient opposés : brillant devant le Victoriano del Rio, moins à l’aise devant le Palha compliqué, il a toréé avec beaucoup de dignité et méritera sans doute de nouvelles chances à Las Ventas ou dans d’autres arènes.

Alvaro de la Calle, citant le toro n°923 de Palha, à Madrid le 10 avril 2022. Photo Cultoro.

Son seul point faible, logique puisqu’il n’a que très peu de contrats a été l’estocade qui a limité ses succès à une vuelta.

Véronique de Jérémy Banti au toro n°6 de Parladé, à Madrid, le 10 avril 2022. Photo Cultoro.

Jeremy Banti s’est mis en évidence sur 2 quites le premier par chicuelinas au Victoriano del Rio, le second par véroniques templées au Parladé 6 ème.

On trouvera ci-dessous une analyse plus détaillée de cette corrida avec des précisions pointues sur le comportement des toros.

Et maintenant ? les téléphones doivent sonner dans tout le mundillo taurin car Emilio de Justo, même en tenant compte de la vitesse de récupération des toreros, va être absent pour de longues semaines et perdre de nombreux contrats : qui va le remplacer ? A Arles où il devait toréer la semaine prochaine en mano a mano avec El Juli, (l’annonce a été faite c’est Luque qui prend son poste), Séville (encore un mano a mano avec Ferrera et un deuxième contrat), à Madrid (3 cartels), et dans bien d’autres férias. Ce sera à suivre !

NOTE: Bien entendu, je n’étais pas à Madrid, n’ayant suivi cette tarde que grâce à Internet: donc je n’avais pas de photos personnelles à mettre en ligne contrairement à mes habitudes et je remercie les sites taurins qui m’ont fourni les illustrations.