Un minotaure funambule traverse les arènes d’Arles sur un fil pour célébrer les 20 ans de la Goyesque d’Arles. ©JYB
Alvaro Nunez avait envoyé un lot de toros de présentation correcte, mais de comportement inégal avec un fond de noblesse fade, mais aussi de la mansedumbre, des charges inégales avec des extranos parfois dangereux (notamment au 6 ème pour Perez). Le numéro 47 était en outre annoncé avec 3 ans et 11 mois ! Des toros qui manquaient de fond et qui n’avaient pas le niveau souhaité pour la Goyesque d’Arles.

L’homme du jour est Daniel Luque, qui, à son premier, sorti manso confirmé au premier tercio, a donné une leçon de dominio, apprenant à Campanito à charger et à retrouver un peu des qualités qu’on attend habituellement d’un toro brave.


A l’ouverture de mon livre (Introduction à la corrida), j’avais écrit: « La corrida est d’abord un combat… Face au toro, l’homme qui ne dispose que d’une étoffe et de son intelligence pour dominer son adversaire. Et de cette domination seulement peut naitre l’art. » En ce jour Daniel Luque a parfaitement confirmé cette remarque!

Une faena de grande maîtrise qui réjouit les vrais aficionados bien rematée à l’épée, certes desprendida mais en entrant droit, justifiant les deux oreilles indiscutables : on a du mal à comprendre pourquoi le président a attendu pour sortir le deuxième mouchoir !


A son second bien lidié également, mais plus inégal, la mauvaise conclusion à l’épée, montée avec précaution par l’extérieur, limite la récompense à un salut au tiers.

Talavante coupe l’oreille du premier noble à souhait, après avoir donné avec une certaine élégance, toutes les passes qu’il fallait pour séduire le public généreux de la goyesque.



A son second, il multipliera les gestes (entame à genoux, arrucina, etc.) pour couper au moins une autre oreille, mais échouera à l’épée.



Marco Perez a le toreo de ses 17 ans : il cherche à impressionner en montrant l’étendue de son répertoire (qui est effectivement énorme!) et y réussit très bien notamment à son premier dont il coupe l’oreille.



Son second est plus compliqué : il l’accueille par de belles cordobinas jambes fléchies, puis son courage lui permet de faire face aux difficultés du toro et de couper une deuxième oreille généreuse cette fois, mais qui salue un bel effort.

Mais c’est la Goyesque d’Arles et le public est festif même après un après-midi de pluie tombée à verse.
Une oreille symbolique aussi pour les areneros qui ont remis la piste en état, même si les bâches dont elle était recouverte ont un peu atténué les dégâts seul le décor de la piste ayant disparu dans le déluge.
POUR EN SAVOIR PLUS :
LA VIDEO :
https://feria.tv/video/4595/goyesque-arles-daniel-luque-et-marco-perez-a-hombros
Bel article accompagné de photos très explicites, merci.