Sélectionner une page

El Rafi en gaonera devant une vache de Las Monjas le 7 mai 2022. ©JYB

La première réaction à la proposition de loi antispéciste déposée par LFI (et modifiée depuis pour recueillir plus de voix dans le Nord en supprimant l’allusion aux combats de coqs : magouilles magouilles. Le nouveau texte ici :

https://www.assemblee-nationale.fr/dyn/16/textes/l16b0329_proposition-loi ),

la première réaction, donc est venue de la jeunesse taurine. Les différentes associations régionales ses sont réunies pour avoir plus de poids et ont commencé par publier une tribune sur le Journal du Dimanche. La voici :

 « Nous, jeunesse taurine du Sud de la France,

Attachés aux valeurs de la République Française de Liberté, d’Égalité et de Fraternité, prenons la plume aujourd’hui pour faire part de notre colère après l’annonce faite par Monsieur Aymeric Caron, de vouloir déposer une proposition de loi visant à interdire les courses de taureaux.

Nous, jeunesse issue de 100 villes et villages de tradition taurine, nous élevons contre ces attaques qui vont à l’encontre même des principes de notre République Française. Nous réclamons le droit à l’enracinement et à la préservation de nos identités régionales. Contre l’État centralisateur, contre la suppression des cultures locales, contre la standardisation et la globalisation des modes de vie, et pour la préservation des exceptions culturelles !

Filles et fils de territoires de culture taurine, nous avons grandi autour du culte millénaire du taureau. Nos arrières grands-parents, nos grands-parents et nos parents nous ont transmis ces valeurs. Nous y avons puisé l’amour profond pour nos régions, nos terroirs, nos paysages et nos coutumes. Notre culture n’est pas le fait de quelques arriérés moribonds, elle est vivace, dynamique, portée par des jeunes qui vivent pleinement dans leur temps et sont conscients des enjeux écologiques de l’époque. Nous n’avons pas de leçons à recevoir en matière de respect de nos écosystèmes et de nos taureaux de la part d’hommes politiques urbains, élus d’arrondissements parisiens ou de régions qui ne connaissent rien à nos modes de vie et à nos traditions. 

Chez nous, le taureau, quel qu’il soit, est Roi. Il vit libre et meurt en combattant. Nous lui refusons une mort anonyme, clinique et mécanisée. Nous lui offrons de mourir comme il a vécu : en combattant. Le seul moyen pour l’homme de mettre à mort cet animal sacré, c’est de mettre sa propre vie en danger.

Chez nous, le taureau, quel qu’il soit, est Roi. Il vit

libre et meurt en combattant

Nous pouvons concevoir que cela échappe totalement à une société hors-sol, qui veut cacher la mort et ne connaît plus rien des animaux non-domestiques.

Qu’elle souhaite en revanche interdire tout ce qui ne lui ressemble pas et aplanir le réel pour effacer toute différence culturelle, nous ne nous y résoudrons pas.

Le taureau permet dans le Sud de la France de préserver des écosystèmes rares. Il est le garant de l’équilibre environnemental de nos territoires.

À l’heure où notre planète s’embrase et où l’urbanisation à outrance menace dangereusement la ruralité, la tauromachie a un rôle majeur tant sur la préservation de la biodiversité que sur le respect animal. Pour un taureau, c’est 2 à 3 hectares de terres sanctuarisées. Interdire les courses de taureaux, c’est éliminer une race millénaire et avec elle, les milliers d’hectares (plus de 30 000 en France préservés par le mode d’élevage extensif nécessaire à nos taureaux). 

Enfin, chez nous, l’économie du taureau est indispensable à la santé économique de nos territoires. Elle fait vivre nos agriculteurs, nos jeunes, nos cafetiers, nos restaurateurs et hôteliers. Elle représente des milliers d’emplois et près de 100 millions d’euros de retombées sur les territoires taurins du Sud de la France.

Qu’il soit landais, camarguais ou de combat, c’est cette culture centenaire qui continue de rassembler en masse des millions de passionnés dans nos villes et villages (2,5 millions par an).

Nous ne sommes pas des barbares à civiliser ! La société française évolue, avec dans cette évolution, l’avènement d’une intolérance chronique aux différences culturelles, ethniques ou religieuses. Monsieur Aymeric Caron qui souhaite déposer cette proposition de loi, avec la complicité d’associations animalistes plusieurs fois condamnées pour leur activisme irresponsable, fait partie de ces gens nourris à l’intolérance. Il souhaite universaliser son mode de vie, ses options morales, ses convictions personnelles. Nous le répétons avec force : les jeunesses du sud ne se laisseront pas dicter leurs nouvelles mœurs par ces ayatollah de l’animalisme.

La tauromachie est vecteur d’intégration rassemblant la population sans distinction d’origines géographiques, sociales et de générations

Les traditions taurines dans le Sud de la France sont légales, constitutionnelles et constituent une part immense de nos identités régionales, du Sud Est au Sud Ouest.

Dans un sondage réalisé par l’IFOP pour Sud Radio en juin dernier, les habitants des villes taurines ont plébiscité la corrida. L’enquête menée auprès de la population des communes disposant d’une arène de première catégorie, soit Arles, Bayonne, Béziers, Dax, Mont-de-Marsan, Nîmes et Vic-Fezensac, est nette. 78% des habitants considèrent que la corrida fait partie de leur patrimoine culturel, 72% que les corridas ont toute leur place dans leurs fêtes, 71% sont opposés à toute mesure d’interdiction. Aymeric Caron, né à Boulogne-sur-Mer, si loin du sable de la première arène, est donc prêt à amputer des millions d’habitants du Sud de la France de leur identité, au nom d’une idéologie déconnectée de la réalité.

La tauromachie promeut des valeurs essentielles, comme la solidarité, le lien intergénérationnel, l’enracinement, la défense d’écosystèmes exceptionnels ou encore l’abnégation, dont notre société à tant besoin. Dans une France qui perd ses repères, et tend à se plonger dans un individualisme mortifère, vouloir mettre fin aux traditions taurines fédératrices de millions de passionnés dans le Sud de la France est inacceptable. La tauromachie est vecteur d’intégration rassemblant la population sans distinction d’origines géographiques, sociales et de générations.

Pour nous, tolérer cette nouvelle attaque à l’encontre de la corrida aujourd’hui, c’est laisser la porte ouverte demain à la remise en question des traditions camarguaises et landaises. Et nous savons bien que les animalistes ne s’arrêteront pas à la corrida. Les tauromachies, toutes les tauromachies, forgent l’identité de nos territoires.

Nous, 100 jeunes de villes et villages de traditions taurine, réaffirmons notre fierté d’appartenir à une si belle et riche culture, dans toute sa diversité. Nous ne vous demandons pas de nous aimer, mais simplement de nous laisser le droit d’exister tels que nous sommes sommes : avec nos différences et notre identité propre. Nous appelons ainsi les députés de tous bords, qu’ils soient à gauche de l’hémicycle, au centre, ou à droite, à se mobiliser pour la défense de nos libertés régionales, des libertés individuelles, de nos traditions et de notre histoire. »

L’interview dans le JDD ici :

https://www.lejdd.fr/Societe/tribune-interdire-les-courses-de-taureaux-cest-eliminer-une-race-millenaire-4134856

Cette tribune était signée de 103 militants de la jeunesse taurine de France. Des détails supplémentaires ont été fournis dans l’interview ci-dessous, très éclairant :

Et à l’image du JDD, de grands médias comme Le Point ont jugé bon de reprendre l’information :

https://www.lepoint.fr/societe/loi-anti-corrida-comment-les-peuples-du-taureau-contre-attaquent-10-09-2022-2489440_23.php?M_BT=2211092012#xtor=EPR-6-[Newsletter-du-soir]-20220910-[Article_9]

#OuiàlaCorrida