Dans les corrales, Gambito, toro de Penajara n°54, lidié à Vic-Fezensac, par Adrien Salenc, le 10 juillet 2021. Noter les armures impressionnantes. ©JYB
Sur le moment on a beaucoup écrit sur la déception causée par cette corrida concours où toros et toreros sont sortis sans laisser leur marque. Et pourtant tout était loin d’être inintéressant dans cette corrida !
Et d’abord les toros : un trapio impressionnant, des cornes superbes astifines et des armures larges. Des toros qui auraient pu sortir dans les plus grandes arènes sans démériter sur leur apparence. Même le Los Manos, un ton en dessous des 5 autres fers par son poids était largement au-dessus de ce qu’on voit habituellement dans les arènes.
Face à eux Manuel Jesus Perez Mota, torero d’expérience et habitué de Vic, Sergio Serrano lui aussi abonné aux corridas toristes, et Adrien Salenc qui faisait le geste de venir à Vic affronter cette corrida difficile.
Le premier toro est Rondino de Fraile lidié par Perez Mota et piqué par Francisco Pena : Grand trapio, cornes imposantes et puissance aux piques et dans la muleta.
Mais tellement impressionnant qu’il va faire peur au torero, être exagérément piqué et ne permettra en guise de faena que des passes une à une suivies d’un échec à l’épée avec une première lame sur le côté suivie d’un bajonazo.
Le second est un Barcial, lui aussi impressionnant bien accueilli à la cape par Sergio Serrano, piqué par Vicente Gonzalez qui ne ménage pas ses efforts. Les banderilles seront un peu paniquées.
La faena, compte tenu du caractère du toro qui montrera une pointe de mansedumbre avec un peu de caste, sera décousue mais ne permettra rien.
Le 3, un sardo, est une véritable estampe. A la cape, sa corne gauche semble intéressante. Mais ses cornes impressionnent et Antonio Fernandez ne dose pas les piques, pompant sans vergogne et piquant trasera à la 3 ème rencontre.
Salenc, malgré sa bonne volonté, ne pourra mettre en valeur ce toro qui n’avait plus de jus pour la faena. Une estocade entière trasera concluante couchera le bel animal.
Sort en 4ème, un Yonnet de belle allure lui-aussi, qui pour moi, sera le meilleur de l’envoi, preuve s’il en était besoin qu’il y a de bons toros en France ! Il sera applaudi à l’arrastre.
Après des piques « pas massacrantes », bien poussées par Belugo, la faena sera bien menée avec beaucoup de cris. Mais l’épée entière tombée après 3 pinchazos en prenant les extérieurs fermera la porte au succès.
Le toro de San Martin, qui sort en 5ème est lui aussi de belle allure, et malheureusement ne sera pas exploité par Sergio Serrano : trop piqué, il ne permettra qu’une faena sans transmission.
En sixième rang sort un toro qui par comparaison avec les précédents semble plus léger et moins bien présenté, mais présente le style de la ganaderia de Los Manos. En fait, son trapio est respectable et son comportement intéressant.
Piqué correctement par Pedro Indurain, il est bien évalué par Adrien Salenc, qui pour couronner son passage à Vic, souhaite le brinder au public. Ce n’est pas du goût d’une bonne partie du conclave qui jugeant sur les apparences refuse ce brindis.
Et pourtant, le travail de Salenc confirme sa vista et la faena est bonne. Mais l’estocade plate et trasera ne permettra pas de trophée.
Au total, une corrida intéressante, où les toros ont été au-dessus des toreros qui ont été impressionnés par la présentation et les armures de leurs adversaires, ce qui a nui à la lidia. Mais des corridas concours de ce genre, on peut en redemander !
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