Isaac Fonseca en passe de poitrine à Orador, n°41 de Victoriano del Rio, à Nîmes le 18 septembre 2022 soir. ©JYB
De cette tarde, pleine de vent et d’émotions l’histoire taurine ne retiendra que la sortie a hombros d’Isaac Fonseca qui pour sa 5 ème corrida (il a pris l’alternative à Dax le 11 août dernier) a coupé les deux oreilles du 5 ème toro de Victoriano del Rio.
Le lot, bien présenté avait de la caste, de l’agressivité et a bien fait son devoir à la pique montrant un fond de bravoure réelle. Mais le vent a gâché la fête d’abord avec les deux cogidas de Juan Léal, (voir le précédent article
https://facealacorne.fr/nimes-photos-du-jour-17-septembre/ )
mais aussi par le peu d’options restant à Fonseca et Roca Rey devant ces toros exigeants.
Au premier, Isaac Fonseca qui confirmait l’alternative entame par statuaires de grand son et enchaine par de bonnes séries de naturelles, en dépit des extranos du toro sur la droite où celui-ci se montre dangereux. Malgré une bonne estocade concluante, le public rafraichi par les rafales reste insensible et il doit se contenter d’un salut.
A son second, autre Orador sorti en 5 ème position du fait de la blessure de Juan Leal, la première impression est négative : le toro semble avoir peur des capes !
Mais la caste reprend le dessus et permet une entame par pendule à genoux, précédant une faena un peu tremendiste mais qui porte sur le public. Une estocade en place foudroyante lui permettra de couper 2 oreilles, la seconde un peu généreuse.
Avec le 2 Horador, commence le calvaire de Juan Leal. Le toro, après avoir poussé, sort suelto des piques sur un cite lointain. Après l’entame de faena par cambiada percutante, c’est la cogida sur une rafale inopportune pendant une série droitière bien partie.
Juan est connu pour son courage et malgré la douleur, ayant quitté la chaquetilla, reprend son travail avec beaucoup d’élégance, d’entrega et de fermeté, devant un toro qui manifeste plus de fixité qu’espéré.
Une demie épée concluante, bien dans son style viendra mettre fin à la prestation et lui vaudra une oreille du courage autant que de son excellente faena.
Après vuelta et passage par l’infirmerie, où on lui pratique des infiltrations pour soulager ses deux côtes cassées et une 3 ème déplacée, il revient en piste pour affronter son second toro Cantaor : visiblement il souffre toujours et en outre boite ! On entend dans le public quelques protestations qui vont vite prendre de l’ampleur, lui enjoignant de regagner l’infirmerie voire l’hôpital. En fait après une nouvelle entame par cambiada, il est à nouveau pris par ce toro et, malgré ses protestations, évacué quasiment de force vers l’infirmerie. On apprendra ensuite qu’il a mal réagi aux médicaments et a perdu connaissance. Malgré ses blessures aux côtes, dont la récupération est généralement longue, il espère revenir en piste pour ses deux derniers contrats, notamment celui de Madrid pour la féria d’automne (le 9 octobre: il a repris rééducation et entraînement ce jour 28/09).
C’est donc Andres Roca Rey qui devient chef de lidia et va lidier Cantaor. Il baisse la main, oblige le toro à humilier au point qu’il paraisse soso ce qui n’est pas le cas. L’estocade sera trasera en raison d’une chute du toro à l’impact, mais sera foudroyante : l’oreille méritée sera déposée par Roca Rey à la porte de l’infirmerie en hommage à Leal ; geste de grand seigneur et de pundonor torero ! Il est vrai que Roca Rey qui avait vécu la même situation à Bilbao sait ce que signifie une double voltereta !
Auparavant, Andres Roca Rey avait affronté sans grand succès Carterista, bon sur la corne droite, beaucoup plus compliqué à gauche (quasiment intoréable de ce côté) où, même sur une circulaire inversée le toro n’avait pas suivi. Une épée tombée, limite la récompense à un salut.
Il lui restait son deuxième toro sorti en 6 ème position pour triompher : mal reçu à la pique, le toro provoque la rupture des palos et est donc peu piqué.
La faena, entamée par pendule selon son habitude, enchainée sur des statuaires de grand son sera plus prudente (conséquence psychologique des cogidas de Bilbao devant les mêmes Victoriano del Rio ?). une demie épée suivie de 4 descabellos fermera toute option de succès.
Au total une grande tarde d’émotion qui, sans le vent aurait sans doute été triomphale !
Pour en savoir plus :
La vidéo :
https://feria.tv/video/4209/nimes-emotions-avec-les-victoriano-del-rio/
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