Andres Roca Rey, toréant sous l’averse Ebanista, n°106 de Victoriano del Rio, à Séville le 2 mai 2022. ©JYB
Si l’averse n’avait pas été si violente, si le froid de la pluie n’avait pas atteint le plus profond des os, peut-être l’aficion sévillane n’aurait-elle pas autant apprécié la valeur et le courage des 3 maestros qui se sont présentés devant elle.
Il faut dire que les toros de Victoriano del Rio qui sont sortis des chiqueros étaient plus que des foudres de guerre : certes prudents avec un regard curieux en franchissant au pas la talanquère, ils révélaient vite leur caste, leur agressivité et leur puissance malgré un poids supérieur à ce que l’on rencontre dans l’encaste. Les 4 derniers sont sortis du lot avec les honneurs : Victoriano del Rio est décidément l’élevage en forme du moment et il ne faudra pas manquer de suivre ses prochaines sorties !
Face à eux, 3 maestros : El Juli, dans sa plénitude de lidiador qui monte un faenon de domination à Forajido une brute qui avait mis à terre, picador, cheval et moso d’arène et qu’il fallait consentir et maîtriser en tirant les passes mains basses. Même s’il a tué encore une fois d’un « julipié », l’oreille était amplement méritée.
Pour Andres Roca Rey, ce n’était pas le jour : malgré son toréo plus classique, ses efforts et quelques gestes rappel de ses débuts plus tremendistes, la Maestranza n’a pas su l’apprécier d’autant qu’il a mal tué. Mais il a montré de très belles choses.
L’homme du jour, c’est Tomas Rufo : s’il continue sur cette trajectoire, il sera sans doute le torero de la décennie 2020. Une oreille à son premier pour des véroniques somptueuses et des naturelles de cartel. 2 oreilles au 6 ème après une voltereta impressionnante où il est repris et poussé à la barrière par Jaceno, mais dont il se relèvera sans autre mal que des bleus et du sang sur le visage pour revenir en piste et tuer d’une estocade fulminante. Un grand et beau travail et l’on comprend que Séville ait cédé à l’émotion en lui ouvrant la Porta del principe !
Pour en savoir plus, d’excellentes chroniques à savourer :
Toutes mes félicitations pour ton job sévillan quotidien sur ton blog.
Un abrazo.
Ferdinand