MONT DE MARSAN CORRIDA DE JANDILLA
Cite de Thomas Dufau à Jerarca n°125 de Jandilla, Mont de Marsan le 23 juillet 2021.
Cette corrida de Jandilla n’a pas laissé de souvenirs dans les mémoires : en fait ce fut une déception, par la faiblesse, le manque de race et le genio des toros, tous cinquenos à l’exception du 5 ème.
Mais c’est l’occasion de se pencher sur quelques détails de la lidia, en l’occurrence celle du 6 ème toro par Thomas Dufau.
En entame de faena, cite de loin pour une passe par le haut sur la corne gauche. Le toro vient bien et passe non sans un écart difficile à expliquer.
Sur le retour, par contre, l’avertissement est clair : Thomas doit s’écarter pour ne pas se faire accrocher. Visiblement, le toro a vu l’homme et ne suit pas la muleta.
2 ème passe par le haut à gauche, le toro est dans l’axe et relève la tête en sortie de passe.
Mais sur le retour, c’est l’accrochage : le toro ne suit pas la muleta et sa corne droite vient faucher Thomas Dufau mais heureusement, sans pénétration.
Fort intelligemment et avec beaucoup d’entrega, car il fallait consentir ce toro dangereux, Dufau prend la main gauche et en tire une faena bien lidiée.
Cependant le toro n’est pas clair et même sur sa corne gauche, les écarts sont visibles.
Pour le torero, il existe une qualité qui s’appelle le pundonor : et donc, Thomas Dufau décide de terminer sa faena en reprenant la main droite. Mais Jerarca a compris et accumulé du sentido : plus question de suivre la muleta, surtout sur sa corne droite préférentielle. Il fonce droit vers le torero et lui inflige une deuxième voltereta, heureusement sans conséquence grave à nouveau.
L’estocade sera compliquée ce qui n’est pas anormal devant un animal dangereux et après toutes ces émotions, donc pas de trophées, un simple salut pour les efforts et les risques encourus.
Au total, c’est ce qui fait l’intérêt de la corrida : c’est un art totalement imprévisible car les acteurs sont chaque fois différents et aucun scénario n’est écrit d’avance. In fine, au-delà des qualités techniques et artistiques du torero, l’émotion qui se dégage de cette rencontre de deux êtres luttant pour la vie donne toute sa saveur au spectacle. C’est l’émotion qui fait vibrer les arènes et parfois le spectateur devant son écran !
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