Emilio de Justo lidiant Cangrejera, n°53 de Victoriano del Rio, à Arles, le 9 avril 2023. ©JYB
Encore un cartel rematé : les toros triomphateurs de la dernière temporada pour Luque, consentido en France, Emilio de Justo, très apprécié lui aussi et Juan Leal le français en pointe et arlésien d’origine.
On n’a pas très bien reconnu les toros de Victoriano del Rio : ils n’avaient pas la même aura que dans la plupart des plazas l’an dernier. Plutôt encastés cependant, certains ont eu des moments très intéressants, seul le 6 ème, faible et n’ayant pas les moyens de son agressivité a fondamentalement déçu.
Daniel Luque a très bien su voir la bonne corne gauche de Arandino, de Toros de Cortes, et lui a tiré de belles naturelles avant de passer à droite puis, de toréer le public (qui ne demandait que ça) par luquecinas finales. L’estocade tombée a été longue à faire effet d’autant que Luque a mis en scène la mort du taureau, mais l’oreille était méritée.
À son second, lui aussi de Toros de Cortes, plus réservé avec une pointe de sentido, qui a foncé sur le picador dès sa sortie du patio de cuadrillas, et a montré tout au long de la faena une charge irrégulière, Luque a dominé son sujet mais sans pouvoir conclure à l’épée. Ivan Garcia s’est, une fois de plus, distingué aux banderilles.
Emilio de Justo voit d’abord sortir un Soleares, de poids supérieur (570 kg) pour ses 5 ans, qui va se défendre comme un chef. Il l’aborde avec beaucoup de sincérité et lui donne une faena techniquement aboutie, essentiellement droitière (un désarmé sur la gauche). Un pinchazo et une entière lui permettront une vuelta applaudie.
Mais c’est le 5 ème, Cangrejera, qui va lui permettre de montrer son talent : toro complet, difficile à fixer au début, après avoir été mal piqué (piques traseras et pompées), mais qui à la muleta charge avec caste et ardeur surtout à droite.
La faena sera marquée par la sincérité du torero qui réussira à dominer à gauche, et son rythme soutenu. Une oreille seulement après pinchazo et entière, mais une oreille de poids.
Juan Leal est un combattant, mais il sait toréer ! On l’a souvent vu, mais on ne retient de lui – de par ses choix personnels de toreo – que ses séquences dans les cornes et son tremendisme. Son premier toro, encasté et exigeant a été remarquablement lidié, même s’il a refusé la tentative de pendule initiale, jusqu’à la voltereta spectaculaire sur la première série gauchère, mais heureusement sans autre gravité que quelques contusions.
Reprenant à droite, Juan repart au combat notamment par circulaires inversées et se rapproche des cornes pour finir à son habitude. Estocade entière, bien placée, mais qui nécessitera le descabello pour une oreille.
Au sixième, faible mais agressif, la faena sera plus compliquée en raison des multiples fléchissements de l’animal se terminant par une catastrophe au descabello (10).
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