Tijerilla de Morante de la Puebla, exécutée face à Jarcio, n°95 de Juan Pedro Domecq, à Séville le 1 er octobre 2021.
On connait l’habitude de Morante de faire réapparaitre dans les arènes des passes qui ne sont plus pratiquées ni enseignées dans les écoles taurines. Cette année, à Séville c’est la tijerilla (ou tijera) qui a eu ses faveurs.
Cette passe dont le créateur n’est pas réellement identifié, a été pratiquée par Pepe Hillo et Paquiro, donc dès la fin du 18 ème siècle.
Voici ce qu’écrit Jose Luis Ramon dans son livre « Tauromachies à l’usage des aficionados. Todas las suertes por sus maestros » (éditions Loubatières) pages 59-60 :
« Quites au-devant du toro sans rotation, comme la tijerilla ou suerte a lo chatre recueillie au passage par Pepe Hillo et avec un peu plus d’attention par Paquiro : le torero devra croiser et décroiser les bras à la face du toro, au fur et à mesure que celui-ci met la tête dans la cape, le bras du dessus donnant la sortie. »
Voici ce qu’écrivait Pepe Hillo en 1796 :
« Celle-ci est aussi de face et s’effectue les bras croisés(…)
J’attire l’attention sur le fait qu’on ne peut la réaliser que sur des toros boyantes e claros. Tout d’abord parce qu’avec les bras croisés on ne peut effectuer ni terminer la passe en dehors ; ensuite parce que les bras n’ayant plus de liberté de mouvement, il est impossible de faire sortir des toros qui se collent qui gagnent du terrain et terminent sur l’homme. »
Paquiro, pour sa part, qualifie cette passe de « assez insignifiante » et « peu utilisée ». Si on le croit, donc, on ne devrait pas revoir Morante ou d’autres diestros refaire cette passe lors des prochaines férias. Mais qui sait ? La mode existe aussi en tauromachie.
Commentaires récents