Sergio Sanchez, dans une de ses prestations à la cape, face à un novillo de Talavante, n°28, à Olivenza, le 3 mars 2023. ©JYB
Au moins 3/4 d’arène pour une novillada, il y a de quoi être satisfait ! Normal car les novilleros ne pensent pas trop à la suite de leur carrière et aux contrats qu’ils ont à assurer dans les mois qui viennent mais justement à s’assurer de nouveaux contrats. A ce jeu, on a vu beaucoup d’engagement hier à Olivenza.
Les toros de Talavante étaient bien faits, avec des cornes commodes, ce qui n’était pas plus mal pour des novilleros débutants (Sanchez et Barroso lidiaient leur première novillada). Les deux premiers très bons pour le torero, avec une noblesse extrême, les autres avec quelques aspérités qui n’étaient pas insurmontables comme l’a montré Tristan Barroso au 6 ème. Peu de piques : 7 seulement, car quelques signes de faiblesse en sortie, non confirmés par la suite.
Carlos Dominguez a acquis de bonnes connaissances, qu’il met en œuvre avec application et volonté. mais son toréo n’est pas encore abouti: il cherche son style. A son premier de bonnes naturelles et une série de derechazos en rond. mais l’épée sera basse: 2 oreilles quand même, car tout Badajoz était rassemblé à Olivenza pour encourager les jeunes issus de l’école taurine locale, dont le directeur et les professeurs ont bénéficié de nombreux brindis.
A son second, plus compliqué, on l’a senti très prudent, sans être sur le recul, mais cherchant le moyen de dominer ce novillo. Quelques passes à la mode chez les novilleros en regardant le public… L’estocade atravesada n’a pas arrangé les choses, mais dans l’ambiance locale il a pu saluer.
Sergio Sanchez a lui aussi acquis beaucoup de technique et un registre étendu particulièrement à la cape où il impressionnera à son second par des passes peut-être venues d’Amérique latine.
A son premier novillo, le seul qui prendra 2 piques et manifestera ensuite une noblesse de bon gout, il multipliera les adornos et séduira le public.
Son second, plus difficile, accueilli aussi par statuaires, il donnera une faena plus hachée car le toro se réserve. Là aussi, beaucoup de passes en regardant le public.. L’épée sera tombée mais efficace.
Tristan Barroso a toréé très classique, en respectant au maximum les canons de la tauromachie (c’est le seul qui ne s’est pas mis à genoux par exemple). Sa manière de gagner le centre dans le terrain du toro est pleine de promesses. Il conclut son travail par une épée contraire mais efficace qui lui permet de couper 2 oreilles comme ses compagnons de cartel.
A son second, qui cherchera les planches à partir du milieu de la faena, il montrera son sens de la lidia et toréera son adversaire en querencia avec beaucoup d’efficacité. l’estocade en place et concluante lui permet de couper une nouvelle oreille, ce qui en fait le triomphateur numérique de la tarde.
Pour en savoir plus: la resena synthétique et très riche de Pierre Vidal dans Corridasi:
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