Morante de la Puebla à Séville, le 10 mai 2019.
Il y a quelques jours, Morante de la Puebla a participé à une tertullia et a répondu aux questions des membres du club « el toro de Madrid ».
On trouvera sous ce lien la vidéo intégrale de cette conférence débat :
et sous cet autre lien un compte-rendu en Espagnol des points saillants.
Principaux points développés et questions posées :
Comme à son habitude, Morante n’a pas mâché ses mots et il a commencé par donner quelques explications sur ses choix récents de ganaderias : un torero qui veut devenir figura doit choisir les ganaderias qui lui permettent de triompher. Mais les autres ganaderias ont le droit de vivre également et c’est pourquoi, dans la conjoncture actuelle il a décidé de les affronter. Il continuera dans ce choix au cours des prochaines saisons notamment à Séville et Madrid.
Remarquons sur ce point que le nombre de postes face à ces toros toros, dont les cartels sont relativement moins nombreux car ces élevages ont une production plus réduite que les grands élevages commerciaux, le nombre de postes est donc limité et que risquent de souffrir de cette décision des toreros courageux qui vont perdre des contrats..
Il a été critiqué sur sa manière de donner les véroniques en levant la main qui donne la sortie au toro (ce qu’il ne fait d’ailleurs pas toujours, notamment quand il est a gusto avec son toro) : baisser la main de sortie, c’est un peu comme secouer un tapis sur le sol. En fait, il n’y attache pas vraiment d’importance, mais si on veut conduire le toro, il faut lever un peu la main.
Sur sa critique du sol de la plaza de Las Ventas il y a quelques années, il a donné une explication technique : le sol de l’arène était en pente ce qui ne se voit pas depuis les gradins mais très bien du callejon ou de la piste. Or les toros choisissent le plus souvent querencia dans les points les plus bas. Et en sortant de la pique vers le centre, ils trébuchaient ce qui déclenchait les sifflets du tendido 7 (dont les membres appartiennent pour la plupart à ce club taurin). Il préfère donc que la piste soit plus plate même si l’écoulement des eaux en cas de pluie y est plus difficile et s’il faut reporter une corrida qu’on la reporte, c’est mieux que de toréer sous la pluie !
Sur la pique, il est à fond pour les piques plus réduites que la pique réglementaire espagnole ; il pense même qu’on pourrait encore alléger la pique andalouse (il l’avait déjà déclaré antérieurement). La question est : face aux corridas toristes qu’il veut combattre, peut-être appréciera-t-il la pique espagnole !
Il a été très critique sur l’action de la fondation du toro de lidia et son choix d’organiser des novilladas et de soutenir les ligas de novilladas : elle n’est pas dans son rôle. L’organisation de novilladas est le travail des impresarios. De même il considère que les subventions aux écoles taurines devraient aller aux empresas pour l’organisation de novilladas et de becerradas. (Sur ce point j’hésite à le suivre car l’argent des écoles taurines sert aussi aux éleveurs qui louent leurs vaches pour l’entraînement des jeunes entre autres). D’une manière générale, il est d’ailleurs contre l’existence des écoles taurines (lui-même n’en a jamais suivi les cours). Certains jeunes qui ne sont pas dans les écoles taurines ne peuvent pas toréer en becerrada : c’est le système actuel. Et on ne peut/doit pas formater un torero : chacun doit toréer selon son tempérament.
On peut retrouver l’intégralité de l’entretien, en Français, dans le dernier Semana Grande n°1287.
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(nota : on peut aussi s’abonner à Planète corrida en abonnement joint et tarif réduit).
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