Madrid terminait sa féria d’automne par une corrida de Victorino Martin, bien dans le style de la maison: une bonne présentation, de la caste, notamment le 2 ème et le 4 ème, le 1 er et le 5 ème plus compliqués, mais tous affligés de quelques génuflexions dont ils se relevaient avec une rapidité qui laissait entendre qu’ils n’étaient pas si faibles; et puis la caractéristique habituelle du Victorino: ils cherchaient les chevilles (tobilleros), comme on peut le voir ci-dessous.
Côté toreros, Roman qui n’avait que 9 corridas à son actif fin septembre, (d’après tertulias.fr , d’autres sources disent 22 ce qui semble plus vraisemblable) Borja Jimenez qui devait confirmer sa bonne temporada par un succès et Leo Valadez lui aussi à la recherche de reconnaissance. Tous étaient visiblement prêts à s’engager et voulaient triompher.
Mal servi à son premier, Roman le mène jusqu’à mi faena, avec efficacité, mais sur un arrêt du toro dans la passe, il se fait prendre et reçoit 20 cm de corne dans la cuisse droite. On se précipite, lui pose un garrot avant qu’il ne revienne estoquer son toro et parte pour l’infirmerie dans les bras de ses banderilleros.
Borja Jimenez avait la lourde charge d’enchainer et de tuer, en plus des siens, le deuxième toro de Roman. Son premier est encasté et difficile, Les véroniques d’accueil sont suivies d’une lidia efficace pour amener le toro au centre. A la faena, le toro l’avertit sur les derechazos.
A gauche, le toro vient mieux et permet de belles naturelles templées. L’estocade sera plate (tendida) , et d’effet lent, mais concluante et l’oreille du public vient récompenser l’ouvrage.
En 3 sort un toro qui affichera de la faiblesse, et obligera malgré tout Valadez à se replacer souvent pour protéger ses chevilles! La faena manquera de dominio et l’épée entière tombée obligera à descabeller.
Sort ensuite le deuxième toro de Roman Lidié par Jimenez: paradoxalement, c’est le plus noble de l’envoi. Après les doblones de rigueur (Jimenez mènera ses 3 faenas sur le même modèle), de bonnes naturelles mais à l’estocade une nouvelle épée plate qui nécessite le descabello. Cela n’empêche pas le public madrilène tout acquis à sa cause de demander l’oreille, que le président accordera la pétition étant quasi unanime.
A ce stade, la grande porte était acquise et le sourire de Jimenez pendant sa vuelta en disait long!
Leo Valadez ne pouvait laisser les choses en rester là: lui aussi, voulait triompher et il part à porta gayola pour braver le sort.
Hélas pour lui, son toro est plus compliqué et le mettra en difficulté lors d’un quite par caleserina avant une faena inégale conclue par des passes de châtiment et un gros échec à l’épée (7 pinchazos).
Pour lui répondre, Borja Jimenez se dirige à son tour vers la porte de la peur et s’agenouille devant un toro qui le force à se coucher. Après deux bonnes piques sans pompage ni carioca, la faena se fera en passes une par une devant un toro tobillero au possible, en se replaçant, mais passes qui dominent le toro. L’estocade sera encore tendida, mais efficace et la pétition d’oreille d’un public acquis à sa cause presque unanime.
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