Venir à la féria de Séville sans visiter d’élevage serait une faute majeure. On y voit le spectacle de la nature sauvage dans toute sa réalité, comme cette pelléa (lutte) de 2 novillos.
On y voit aussi des détails qui permettent de comprendre dans les arènes certaines situations, notamment concernant les cornes des toros. Regardez ce semental (étalon) de la ganaderia Soto de la Fuente, une des plus anciennes d’Espagne créée en 1834 et ayant obtenu son ancienneté à Madrid en 1888.
Cette habitude de planter ses cornes dans la terre caillouteuse d’un talus explique pourquoi, parfois, un toro arrivant dans l’arène a les cornes « escobillées » ou avec de petites lamelles de matière qui se détachent : elles ont été usées dans la terre ou en les grattant contre les arbres ou les mangeoires en ciment qui parsèment les enclos. S’y ajoutent ensuite les heurts contre les parois du cajon (compartiment) de transport ou les murs des corrales en arrivant dans les arènes.
Mais quelle est l’explication de ce comportement ? Référons nous une fois encore à l’excellent livre de Antonio Purroy « comportement du toro de combat à l’élevage et dans l’arène (p. 76):
« Les taureaux de combat aiment fouiller le sol avec leurs cornes, et ils les frottent contre l’écorce des arbres, les murs, les rochers, afin d’éliminer les résidus épithéliaux cornés qui se déposent sur elles, spécialement à la base. C’est comme s’ils voulaient avoir les cornes propres, effilées et polies. »
Mais ce n’est pas tout, car cette action peut aussi être une défense contre un parasite :
« Dans ce sens, il existe un comportement anormal : c’est quand les animaux se voient obligés de se frotter les cornes, cherchant le soulagement des picotements et démangeaisons qui envahissent leurs cornes en raison de la maladie du hormiguillo, lente dégénérescence des pointes qui fait que ces cornes s’épointent plus ou moins, deviennent émoussées et semblent avoir été réduites frauduleusement (afeitado)…
La consommation élevée d’aliment composé a une claire incidence dans l’apparition sur les cornes d’une flore microbienne qui oblige l’animal à les frotter sur n’importe quelle surface »..
Problème insoluble, car le toro brave doit vivre libre et avec le minimum d’interventions humaines dans son domaine.
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