Francisco Romero de la cuadrilla de Curro Diaz, piquant Presidario, n°68 de Sobral, à Céret, le 13 juillet 2025. ©JYB
Quand l’aficionado vient à Céret, c’est pour voir une lidia complète où le tercio de piques n’est pas escamoté.
Il est donc opportun de se pencher sur les piques données lors de la seule corrida de cette année, celle de Sobral. On a vu que les toros sont sortis superbement présentés, mais allaient-ils s’employer et donner de beaux combats ? Et face à eux les picadors exerceraient-ils leur rôle dans les règles de l’art ?

Presidario, le premier toro a foncé sur le cheval sans être vraiment mis en suerte. Il s’en est suivi un batacazo spectaculaire sans même que Francisco Romero ait pu placer sa pique !

Aux 2 ème et 3 ème piques, Presidario pousse et reçoit une bonne ration de fer dans les règles, ce qui vaudra à Francisco Romero les prix remis au meilleur picador.
La tarde était bien partie ! Mais la suite n’allait pas être du même niveau :

Rastemengo, très joli, mais plus léger, va au cheval pour une première pique mais il ne s’investit pas d’autant que la pique est trasera et carioquée. A la seconde, carioquée à nouveau, il se défend de la tête.

Trasfero, va lui aussi seul à la première pique qui sera dans le dos, très en arrière. Rappelons ce que nous avait dit un picador reconnu lors d’une visite chez Barcial : « l’endroit où il faut piquer est le creux, juste à la limite entre le blanc et le noir sur le dos de ce toro et de préférence plutôt en avant qu’en arrière. »

Certes, il n’est pas facile de bien viser sur 500 kilos de toro qui vous foncent dessus, mais pourquoi voit-on tant de picadors piquer dans le même emplacement lors de 2 ou 3 piques successives ? Et que l’on ne prétende pas que la pique dans le morillo, plus en avant gênerait le matador au moment de l’estocade…

Preso, qui sort pour Curro Diaz, va imiter Presidario et foncer seul sur le cheval, le poussant aux planches et provoquant un batacazo qui brise un des poteaux de béton de la talanquère !


La deuxième pique sera carioquée comme si le piquero avait voulu se venger, pompée et vrillée, « assassine » écrivent certains revisteros. La 3 ème se limitera à un picotazo.

Hablador, sorti en 5 ème position, le dernier toro de Robleno à Céret, sort mansote et ne s’emploie pas réellement sous la pique, vite relevée mais carioquée, d’autant qu’il est difficile à mettre en suerte et reçoit quelques piqures sur le passage avant de rechercher sa querencia. Seule sa 3 ème pique sera à peu près dans les règles.

Travieso va seul au cheval lui aussi, mais prend 2 piques « regular » bien qu’un peu en arrière et en s’engageant.
Au bilan final, ce ne fut pas une grande tarde pour les piqueros. D’autant que la lidia ne fut pas très bonne avec des mises en suerte compliquées ou inexistantes. A revoir l’an prochain !!!
POUR EN SAVOIR PLUS SUR LA PIQUE :
L’interview très pédagogique du picador français Laurent Langlois.
¡ Muy bien !
Merci Jean-Yves
Article très intéressant et bien illustré, merci.