Mario Vilau pris au moment de l’estocade par Napolitano, n°35 de Quintas, à Céret, le 13 juillet 2025 matin. ©JYB
Il n’est pas toujours très bien vu de montrer les photos d’accidents survenant dans l’arène : ce n’est pas conforme à l’éthique de cet art, même si les médias d’information en font une de leurs accroches permanentes. Cependant, tous les coaches des jeunes toreros ne cessent de répéter que si le matador se fait prendre, c’est qu’il a commis une erreur.
L’aficionado qui a subi l’émotion de la voltereta peut donc légitimement se demander pour quelle raison celle-ci s’est produite. Est-ce la faute du toro ? Celle du vent ? ou une erreur d’analyse du torero ? Essayons de voir.

Jesus de la Calzada, après avoir accueilli son second toro par des gaoneras à porta gayola, suivies d’un jeu de véroniques bien faites, se fait prendre en amenant son novillo à la pique. Première remarque, pas de blessure sinon quelques contusions grâce à la protection de la cape. En fait, il semble qu’il se soit découvert et que le toro lui soit venu dessus au lieu de suivre le leurre.

La chute est brutale et aurait pu avoir des conséquences graves si l’on se souvient de l’accident d’Emilio de Justo à Madrid. Jesus de la Calzada en restera évanoui pendant une bonne minute et ne reprendra conscience dans les bras de ses sauveteurs qu’à la sortie de l’arène. Mais il refusera l’évacuation, laissant son peon de confiance officier pendant le premier tiers et les banderilles et rentrant en piste pour une faena bien faite et une série d’estocades prudentes. les médecins l’obligeront ensuite à quitter l’arène pour des examens complets à la clinique de Céret ou l’hôpital de Perpignan.

De son côté, Mario Vilau sera pris à deux reprises en portant l’estocade : soulevé et jeté au sol, l’épée sera entrée mais le toro aura encore de la force. L’hypothèse la plus mauvaise pour le torero serait que le toro n’a pas été dominé et n’a pas suivi la muleta dans les deux cas, lui crochetant la jambe au passage. C’est l’indice que la lidia des encastes minoritaires est compliquée et que, si les jeunes novilleros doivent s’y former, il importe aussi qu’ils y soient bien préparés.
Il peut aussi s’agir d’une erreur de tempo dans l’exécution de la suerte, le matador ne croisant pas assez la muleta ou ne basculant pas à temps sur le côté en portant l’épée.

Pas de conséquence grave à ce stade, notamment à son premier toro, mais au 6 ème, le toro se retournant vite va le chercher au sol et lui infliger une cornada à l’arrière de la cuisse, heureusement sans dégâts importants, puisqu’il donnera vuelta et sortira à hombros avant d’aller se faire soigner.

Commentaires très intéressants Cela se passe si vite que souvent on ne sait vraiment pas pourquoi. bravo