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JYB

A propos

Un aficionado breton de presque 80 ans, ça existe! Ancien militaire, j’ai été éloigné des arènes par mes
affectations successives, en France et Outre-Mer, avant de pouvoir devenir aficionado.
En 1979, pour la première fois, j’entre aux arènes de Nîmes. Alerté par le bruit médiatique
autour du Cordobes, je me rends le 16 septembre 1979 dans l’amphithéâtre romain, pour y voir
Joaquin Bernado, El Cordobes et Nimeňo 2, devant des Juan Maria Perez Tabernero. Notez
que, comme pour tous ceux qui découvrent la corrida, c’est le vedettariat des toreros qui
compte et non la qualité des toros. C’est ensuite qu’on évolue…
En futur bon aficionado, je conserverai le programme de cette corrida, mais surtout le souvenir
extraordinaire de Nimeňo qui domina la tarde de la tête et des épaules, écrasant tant en qualité
de sa lidia qu’en trophées (4 oreilles et 1 queue), ses compagnons de cartels. Les toros étaient
bons, mais je garde en tête des passes lumineuses, longues, tirées jusqu’au bout, des
banderilles extraordinaires.
Sorti enchanté, bien que n’ayant pas tout compris, et gardant ce souvenir en mémoire, la
conclusion va de soi : j’aime ça, j’y reviendrai…
Une bonne quinzaine d’années s’écoulent où il est difficile d’assister à des corridas en Nouvelle
Calédonie, (là-bas ce sont des rodéos !) ou en Mauritanie (on ne torée pas les chameaux!).
Ce sont les longues soirées d’astreinte ou de permanence, à l’époque où le téléphone portable
n’existe pas, qui vont paradoxalement me ramener à la corrida : au début des années 90,
premier abonnement à Canal. Apprentissage grâce à Pierre Alballadejo et Zocato. Quels
merveilleux pédagogues : grâce à eux, on commence à voir la lidia, même si lire et comprendre
le toro c’est autre chose. C’est ainsi que l’on se retrouve devant l’écran avec le plus bel
exemple de lidia : le Maestro César Rincon à Madrid en 95 devant Emplazado des frères Astolfi
redresse une situation compromise au premier tiers et tire une faena de dominio d’un taureau
qu’il réussit à intéresser, le tout conclu par un magnifique recibir ! Mais jusque-là, pas de retour
aux arènes!
Ce retour va se faire à Vic où des amis me permettent d’acheter un abonnement et où, grâce à
ces mêmes amis, l’on m’autorise à accéder au callejon pour une corrida. Devant des taureaux durs de
Oliveira Irmaos, Rincon est encore dominateur et donne une leçon à ses compagnons de
cartel : sa manière d’intéresser les taureaux, de les guider, et finalement de les tuer est un
modèle. C’est aussi à cette époque que commence la bibliothèque taurine : El Tio Pepe, bien sûr, ce qui
conduira à être plutôt toriste de principe, encore que, quelle que soit l’émotion, je vibre facilement. C’est pourquoi j’ai rêvé à l’ultime corrida du Lion de Castille (de Miguel Guerra de Cea), autant qu’au lyrisme des chroniqueurs d’aujourd’hui.
Après une interruption due au Cambodge, (là-bas, ce sont des buffles ou des zébus) tout s’enchaînera : la découverte de Cactus Event et une première féria de Séville, en 2000 puis une seconde avec la connaissance de Patrick Varin : ses leçons de toréo de salon vont m’apprendre à mieux regarder la corrida, à mieux comprendre ce qui se passe et ce que fait le
matador. Une autre à Grenade en 2002, où j’assiste à mon premier indulto par El Fandi. J’en verrai une trentaine d’autres par la suite, dont ceux d’Arrojado et Cobradiezmos à Séville: je suis un aficionado chanceux.
De tout cela il reste les souvenirs et les photos car je vois beaucoup de corridas à travers le viseur de mon appareil: C’est lui qui permet de magnifier la beauté, la force des toros et le courage et l’art des toreros.

C’est aussi le pourquoi de ce site : il m’a semblé utile de partager avec les aficionados et ceux
qui connaissent moins la corrida, les souvenirs magnifiques de mes après-midis aux arènes.
Puissiez-vous en profiter également !