Quite en revolera de Sébastien Castella à Desenvuelto, n°171 de Toros de Cortes, à Séville le 28 avril 2023. ©JYB archives
La proposition de loi que le groupe de monsieur Patriat veut déposer au Sénat, pour interdire l’accès aux corridas aux mineurs, a tout d’un faux grossier:
1/ Il y a des sujets bien plus importants à traiter en ce moment !
2/ Aucune étude scientifique n’a mis en évidence un quelconque traumatisme pour les enfants ayant assisté à une corrida.
3/ L’état n’a pas à imposer aux parents une mesure discriminatoire dans l’éducation culturelle qu’ils donnent à leurs enfants.
Au fond cette PPL n’est qu’un attrape nigauds destiné à masquer les défaites électorales du groupe RDPI et tenter par un clivage facile car la majorité des français n’a jamais assisté à une corrida, de redorer son blason. Il n’est pas étonnant que l’auteur ou le soutien majeur de cette PPL soit une sénatrice dont le but affirmé depuis plusieurs années est d’éradiquer la corrida, en l’occurrence en supprimant la transmission intergénérationnelle pour aboutir à son extinction en quelques années.
Il convient donc d’alerter les sénateurs, quel que soit leur groupe, du danger de cette PPL et les inciter à la rejeter.
Pour apprécier, quelques réactions depuis l’annonce de la PPL:
Lettre des enfants de l’école taurine de Nîmes :
Lettre du Père Jacques Teissier aumonier des arènes de Nîmes :
Monsieur/Madame le sénateur,
Ayant vu ma première corrida en famille à l’âge de 7 ans, et en compagnie des enfants des amis de mes parents, Monsieur Patriat pense forcément que nous en avons été gravement traumatisés. C’est sûrement la raison pour laquelle, à plus de 80 ans, je fréquente toujours les arènes…
La démarche constitue une véritable escroquerie intellectuelle, car rien ni aucune étude sérieuse et indépendante n’a été réalisée sur le sujet montrant qu’assister à une corrida avait une influence néfaste sur le comportement et le développement de l’enfant ; et si j’ai vu des enfants qui, après l’avoir vue, n’aimaient pas la corrida et ne sont plus allés en voir, je n’en ai JAMAIS vu de traumatisés. D’ailleurs, les opposants à la corrida ont toujours refusé la proposition de M. André Viard qu’une telle étude soit faite : elle n’aurait pas été à leur avantage !
Les motivations réelles de M. Patriat n’ont sans doute pas grand-chose à voir avec la corrida… Et ce n’est guère à l’honneur d’un politique digne de ce nom.
J’espère que, aimant ou non la corrida, vous aurez à cœur de respecter la vérité des choses, la responsabilité éducative des familles envers leurs enfants et notre tradition culturelle locale.
Respectueusement,
Jacques Teissier, Nîmes
La preuve que le traumatisme n’existe pas est dans la photo ci-dessus prise durant une corrida…
Lettre du président des amis de Toros, vice-président de la Coordination des Clubs Taurins de Nîmes et du Gard :
PROPOSITION DE LOI DU SÉNATEUR François PATRIAT
Comme il fallait s’y attendre, la bienséance anti-taurine, vient encore de frapper, par la voix du sénateur François PATRIAT, qui propose une loi pour interdire la corrida aux mineurs de 16 ans.
Une fois de plus l’hypocrisie est à l’œuvre , sous prétexte de protection de l’enfance, pour s’attaquer à l’existence de la corrida dans les régions de traditions taurines. La démarche constitue une escroquerie intellectuelle majeure, car rien ni aucune étude sérieuse et indépendante n’a été réalisée sur le sujet (on peut le comprendre vu les coûts et la futilité de celui-ci !) montrant qu’assister à une corrida avait une influence néfaste sur le comportement et le développement de l’enfant. Tout au plus trouve-t-on quelques prises de positions de « spécialistes », trouvant là l’occasion d’exprimer leur aversion personnelle à la corrida.
Ayant consacré ma vie professionnelle à une association de protection de l’enfance, dans la principale ville taurine française, je peux en parler d’expérience : en plus de quarante ans d’exercice j’ai accompagné des enfants et adolescents perturbés par leur vie familiale, par leur milieu scolaire, par des addictions variées (drogues, alcool, tabagisme, sexe, addiction aux écrans…etc), ou par des atteintes diverses à leur psychisme, mais je n’ai JAMAIS rencontré un mineur dont le comportement pouvait être associé, d’une manière quelconque, au fait d’avoir assisté à une corrida. La tartufferie consistant à attaquer la corrida par le biais de la protection de l’enfant doit donc être dénoncée comme une malhonnêteté intellectuelle sournoise utilisant un prétexte sans argument.
Politiquement, la démarche du sénateur PATRIAT, n’apparait pas plus glorieuse. Emanant d’un responsable d’un groupe politique ayant perdu de son influence, la ficelle est en effet un peu grosse de se « refaire une virginité médiatique » en remettant sur la table un sujet que l’on sait, par essence polémique, et dont l’immense majorité des parlementaires et de la population française ignore tout. Ce n’est pas l’ancienne profession de M.PATRIAT, sénateur d’une région d’élevage de bœufs de boucherie, qui peut l’autoriser à parler sur le taureau sauvage de nos élevages extensifs et écologiques. Tout au plus peut on s’inquiéter que, dans la situation fracturée de notre pays, un homme politique puisse penser qu’il n’y a pas plus pressé que de légiférer sur un sujet que l’on sait clivant et qui va immanquablement dresser une partie de la population contre l’autre.
Plus grave encore est l’attaque portée à nos libertés fondamentales: assister ou pas à une corrida relève d’une décision personnelle mettant en jeu la sensibilité intime, le sens artistique, le rapport à l’animalité, et celui à la vie et à la mort.
En voulant aligner les comportements sociétaux sur celui des idéologues animalistes, l’Etat dépasserait largement son champ de compétence pour entrer dans celui de la philosophie personnelle et familiale. La décision d’assister, avec son enfant, à un spectacle ou à une cérémonie religieuse, appartient à l’autorité parentale, et en voulant l’aligner sur une idéologie partisane, le législateur porterait atteinte à la liberté de conscience et à celle des parents de transmettre aux générations futures les valeurs auxquelles ils sont attachées. Par le passé la République (Une et Indivisible!) a suffisamment commis de dégâts dans notre région en supprimant, grâce au bras armé de l’école, la transmission d’une langue de tradition orale (en interdisant aux enfants de pratiquer la langue d’Oc !), pour que nous soyons particulièrement vigilants sur tout ce qui touche à notre domaine culturel. Nous avons malheureusement déjà fait l’expérience de l’efficacité des politiques à pratiquer un « génocide culturel », en complète contradiction, par ailleurs, avec les principes de l’Union Européenne, qui demande aux états de soutenir les cultures régionales.
En conséquence nous vous devons de solliciter nos représentants élus pour que cette funeste initiative ne puisse pas aboutir.
Eric Dumond.
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