Tabarro, n°30 de Santiago Domecq, qui aurait mérité la vuelta à Séville, le 9 avril 2024. ©JYB
Il n’y avais que 2/3 de Maestranza et les absents ont eu bien tort sous un ciel d’un bleu limpide et une brise légère : mais ceux qui comptaient étaient là notamment El Juli qui a reçu le brindis de Léo Valadez.
Le plus impressionnant dans cette grande tarde de toros, le lot de Santiago Domecq : présentation impeccable sans excès de poids ou de cornes, un comportement comme on aimerait en voir souvent, avec de la noblesse, de la caste, de la présence en piste et ce fond de bravoure qui permet les grands succès. D’emblée, nous avons vu ce qui pour moi restera le lot de la féria ou alors, si sort l’équivalent ou mieux, c’est que toutes les Vierges de Séville qui n’ont pu quitter leurs basiliques pendant la Semaine Sainte se sont réunies pour bénir la temporada 2024 de la Maestranza !
Les toreros, face à ces machines à charger ont été bien. Ils ont fait assaut de quites souvent brillants à tous les toros ce qui manque cruellement dans d’autres occasions ! L’épée, sauf celle de Garrido au premier a parfois fait défaut, mais c’est souvent le lot de ceux qui n’ont pas suffisamment d’occasions de lidier. Tous ont fait jouer la musique en sortant des séries templées à droite et à gauche, mais avec parfois la série en trop qui faisait retomber le soufflé.
Au premier toro, Jose Garrido qui veut marquer les esprits s’en va a porta gayola enchainant sur de belles véroniques. A la pique, le toro qui observe tout ce qui se passe dans le ruedo, s’échappe du burladero et vient agresser JMa Gonzalez devant le tendido 11, pas loin du toril, pour une pique poussée, exigeante. La seconde sera plus légère. David de Miranda donne un quite par gaoneras et Garrido entame directement par des derechazos templés qui font d’emblée jouer la musique.
A gauche, le toro s’engage moins et est plus difficile et Garrido reprend la droite avec 2 nouvelles belles séries mais la musique s’arrête lui donnant le signal de prendre l’épée. L’estocade dans les règles méritait à elle seule l’oreille qui sera concédée tardivement malgré la pétition largement majoritaire.
Au quatrième, le plus compliqué du lot, Après 2 piques poussées la seconde lancée de loin, la musique jouera encore dès la seconde série de derechazos templés et liés. A gauche l’agressivité du toro sera évidente et Garrido devra terminer par doblones pour lui faire baisser la tête. Malheureusement l’épée ne suivra pas et après 2 pinchazos, une atravesada tombée couchera le toro.
David de Miranda, que l’on a peu vu ces dernières années malgré une présence raisonnable à l’escalafon, entame par delanteras l’accueil de son premier toro. A la pique celui-ci sort suelto de la première, mais se reprend à la seconde.
L’entame de faena par doblones genou en terre est superbe. Les premiers derechazos sont liés, templés mains basses et font sonner la musique. Les naturelles seront du même tonneau. Hélas, l’estocade est contraire et tombée et nécessite 2 descabellos empêchant tout espoir de triomphe.
Le cinquième est un grand toro, le meilleur de l’envoi qui subira 2 piques regular mais pompées, et continuera à charger avec moteur, fixité et noblesse.
L’entame de faena par statuaire et une arrucina précédera une grande série à droite qui déclenchera la musique. Le toro étant aussi bon à gauche, la pétition d’indulto nait à l’ombre et s’étend rapidement à toute l’arène. Au vu du tercio de piques, le président a eu raison de le refuser, mais tort de ne pas sortir le mouchoir bleu. Mais à Séville, les tours de piste des toros sont une rareté !
Léo Valadez qui se présentait aussi à la Maestranza, est allé à porta gayola à son premier qui subira une première pique, rectifiée après un fléchissement, suivie d’un picotazo. A la muleta, après les doblones d’entrée, le toro suit bien mais serre à droite sur les derechazos.
2 bonnes séries de naturelles bien faites techniquement mais qui ne transmettent pas assez précèdent une cogida spectaculaire et une épée basse où il est à nouveau bousculé et 3 descabellos.
Au dernier, qui prend 2 piques bien dosées avant un quite par zapopinas, le début de faena déclenche encore une fois la musique (qui n’aura pas chômé en ce jour !) illustrant 3 grandes séries de derechazos. Mais après la cogida de son premier l’entrée à matar se fait par les extérieurs entrainant pinchazo et demie épée.
Au total une grande tarde où les absents ont eu grand tort et le traditionnel « corrida de expectacion corrida de decepcion » (car j’attendais beaucoup de ces toros vus au campo en février dernier) n’a certainement pas été respecté en ce jour !
Incroyable! La dernière photo est extraordinaire ! Et sur la deuxième on s’envole… Merci pour ce fabuleux partage!
Bravo !