El Juli, au patio de cuadrillas avant d’affronter les Miura, à Nîmes le 9 juin 2014. ©JYB archives.
Voici le communiqué par lequel Julian Lopez El Juli a annoncé sa décision de quitter les ruedos à la fin de cette temporada:
“Bonjour à tous chers amis et aficionados.
Après 25 ans d’alternative, je tiens à vous informer de ma décision d’arrêter les combats indéfiniment à la fin de cette saison.
C’est une décision que j’ai prise depuis longtemps, mais que je n’ai voulu annoncer qu’après le passage des premières grandes ferias.
Cette nouvelle n’est pas un abandon, c’est la fin d’une étape qui soit dit en passant a été magnifique. À propos de l’avenir, seul le temps nous le dira.
La tauromachie a été, est et sera l’inspiration et le moteur de ma vie, et je franchis cette étape avec le plus grand bonheur d’avoir réalisé tous mes rêves, même plus que je ne pouvais l’imaginer. Pouvoir transmettre mes sentiments et émouvoir le public est quelque chose de magique, d’inégalé, que seul un torero peut ressentir avec cette vérité et cette profondeur.
Dans cette étape longue et intense, il y a eu de tout, des succès, des erreurs, des triomphes, des échecs, des cornadas… mais après avoir tout vécu, j’ai un fonds de satisfaction et de gratitude envers la vie pour me sentir bien dans un métier aussi dur et difficile. Le bonheur et la plénitude définissent mon état d’esprit dans cette décision toujours difficile.
Je tiens à remercier ceux qui, d’une manière ou d’une autre, ont fait partie de ma vie au cours de ces 25 années. De ma famille, qui a été vitale grâce à son soutien inconditionnel, en passant par tous les professionnels qui m’ont accompagné sur ce merveilleux chemin, l’équipage, les apoderados, les éleveurs, les journalistes et d’innombrables personnes.
Aux médecins taurins, qui m’ont eu 18 fois entre leurs mains et ont été des anges dans des moments difficiles et douloureux.
A mes collègues, avec qui j’ai vécu dans l’amitié et la rivalité et qui m’ont rendu meilleur de jour en jour.
Mais sans aucun doute ma plus grande gratitude va au public, qui a su attendre, me soutenir et même m’exiger pour me faire grandir dans les moments délicats et me tirer un point de plus.
Et au taureau, qui m’a fait m’exprimer, sentir et bouger dans la vraie profondeur de ma personne. Cet animal que j’aime de toutes mes forces, que j’admire et qui a été le plus honnête et le plus vrai que j’ai rencontré sur mon chemin.
Une étape se termine et une autre commence dans laquelle j’ai besoin de vivre beaucoup de choses que, en raison de mon dévouement à cette profession, je n’ai pas pu apprécier, comme passer plus de temps avec ma famille, profiter de mes passe-temps et voir la vie sous un autre angle, sans la pression de ma situation, de mon nom ou de ma responsabilité.
Merci à tous encore une fois. Pour toujours.
Julian Lopez “El Juli”
Est-ce un adieu ou un au revoir? Bien malin qui pourrait le dire, car le gusanillo, ce diablotin qui ronge le coeur des toreros pourrait frapper et l’inciter à revenir : comme il l’écrit, « seul l’avenir le dira ».
Et puis n’oublions pas ce qu’affirmait un ganadero il y a quelques années: « il n’y a que 2 toreros que je connaisse qui se mettent chaque jour devant les toros (ou les vaches) El Juli et Castella. » Alors pourrait-il oublier tout cela et ne pas revenir?
En attendant quelques images pour le souvenir :
D’abord, n’oublions pas qu’El Juli est un excellent capeador : il a ramené du Mexique de sa jeunesse la zapopina que certains lui ont attribué sous le nom de Lopecina.
Mais aussi, il a su se mettre a porta gayola, même si son statut l’a empêché de renouveler fréquemment ce geste de courage et d’entrega.
Mais ce qui a marqué sa superbe carrière, c’est sa connaissance des toros et sa muleta dominatrice du début à la fin de ses faenas.
L’autorité du maestro transparait partout sur ces photos.
Même dans ses entames de faenas par le haut, son dominio est évident:
Son dominio n’a jamais été plus évident que lors de l’indulto de Orgullito, qui échappe à la mort par la seule et extraordinaire puissance de son torero. Au total El Juli a gracié 31 toros et 5 novillos.
Comme tous les toreros, El Juli a connu son lot de cornadas, 18 au cours de ses 25 années de carrière, la plus grave étant celle subie à Séville.
Alors, certes on lui reprochera longtemps son julipié, sa manière de tuer sans respecter les canons de l’estocade « corto y derecho », qui lui aura quand même coûté (justement) bon nombre d’oreilles voire de queues que sa lidia aurait pu lui mériter.
Et pour revoir en vidéo quelques grands moments du Juli, la compilation de Feriatv:
Au revoir Maestro, ou Adieu, en tout cas dans les ruedos. Il reste pas mal de cartels d’ici la fin de la temporada. Nul doute que les aficionados seront au rendez-vous !
il nous manque déjà…
merci pour ce superbe reportage
Que de belles photos.
Il a été tellement bon, avec ses travers certes.
J’ai mis un peu de temps à l’apprécier.
Merci pour ce bel article.
Très bon résumé bien imagé.
Bravo !