Passe de pecho de Lama de Gongora, à son deuxième toro de Buenavista, auquel il coupera les deux oreilles, à San Lucar la Mayor, le 26 février 2022. ©JYB
Samedi 26 février, à San Lucar la Mayor, les toros revenaient à l’affiche pour la première fois depuis longtemps. Sur cette affiche, l’événement était annoncé comme un festival. Mais dans l’arène portative, quasiment pleine, la sortie des toros suggérait une autre hypothèse : les toros de Buenavista, cinquenos, rematant avec violence tous les burladeros et faisant trembler les gradins, prouvaient qu’il s’agissait réellement d’une corrida. (voir mon précédent article : https://facealacorne.fr/photos-du-jour-2/)
Leurs cornes paraissaient un peu justes et arrondies à la pointe, mais comme elles ont tenu le choc dans les remates violents contre les burladeros, laissons le bénéfice du doute aux maitres d’œuvre de l’événement.
Certes on sait que l’organisateur était l’apoderado lui-même, de Lama de Gongora, soutenu par la mairie. Certes, il s’agissait d’aider des jeunes dont 2 (Javier Jimenez et Lama de Gongora) seront au cartel de la corrida du dimanche 24 avril à la Maestranza de Séville.
Au demeurant, la corrida fut intéressante : Lama de Gongora, bien entendu a triomphé comme c’était prévisible : il a eu le meilleur lot et toute sa Peña était là et bruyante au moment des pétitions. Ruiz Munoz n’est pas encore affuté, après une alternative prise seulement en octobre dernier. Javier Jimenez plus centré et avec le mauvais sortéo a montré ses bonnes capacités.
Tous ces toros auraient mérité deux piques : le règlement qui autorise une seule pique dans les arènes de 3 ème catégorie est là en défaut. Seul le 6 ème a été piqué 2 fois après le batacazo infligé lors de la première pique.
Mais le premier aurait peut-être été moins compliqué et se serait moins défendu sur les deux bords s’il avait été piqué à 2 reprises.
Aux banderilles, peut-être à cause du trapio et de l’agressivité des toros, le travail a été quelconque : même Jose Chacon qui a salué a posé à cornes passées.
Par contre, les estocades ont été plutôt bonnes portées droit, notamment celle de Javier Jimenez au premier, qui à elle seule était d’oreille et de même à son second. Lama de Gongora a été plus habile dans ses suertes de matar mais s’est engagé, notamment à son premier qui n’a pas trop suivi la muleta.
On a eu la chance de vivre des traditions andalouses puisque 2 chanteurs gitans ont lancé des saetas l’un en hommage à Lama de Gongora qui lui avait brindé son toro, l’autre pour Javier Jimenez, celle-là partant du cœur.
Au final, et malgré les discussions qui ont dû animer les tertulias et les réunions dans les bars de San Lucar, les présents n’ont rien regretté et apprécié une bonne tarde de plaza de tercera.
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