Christian Parejo, 11 février 2021. ©JYB
Christian Parejo est un jeune torero originaire de Chiclana, qui est venu s’installer en France en 2019, à Béziers, où il a été pris en main par Thomas Cerqueira qui l’apodère avec un succès certain : il est nommé meilleur novillero en non piquée du Sud-Ouest en 2019 et après l’année blanche de 2020, passe en novillada piquée en 2021. Il rencontre de nombreux succès d’abord au Mexique où il participe au CART (Centro de Alto Redimiento Taurino), puis en France à Istres, Béziers, Saint-Gilles. Mais il torée au total une quinzaine de novilladas, malgré une fracture du péroné qui l’éloigne des arènes pour 2 mois.
Il y a quelques jours, il se trouvait en Andalousie pour lidier 5 erales de 3 ganaderias d’origines et de comportement très différent. Le voyage était organisé par Andalucia Aficion, qui propose chaque année de rencontrer un torero pendant 3 jours au campo et en tienta (www.andaluciaaficion.net).
Chez Murube, ganaderia de haute tradition, qui ne propose plus ses toros pour les corridas de rejon, mais seulement pour le toréo à pieds, Christian a tienté deux vaches de bon son, avec de la noblesse, de l’agressivité, permettant au torero de sortir tout son jeu et de donner une belle prestation. Le choix était d’autant plus intéressant, que Thomas Cerqueira définit ces vaches Murube « comme des animaux qui ont une charge comme celle des toros ». Donc un très bon entraînement.
Le lendemain, changement de style à la ganaderia de Diégo Curiel : ce dernier a racheté le reste de camada disponible du Conde de la Maza, il y a 4 ans : 2 pointes de vaches, de 22 reatas différentes et quelques toros dont 2 restent à l’élevage comme sementales, mais appartiennent malheureusement à la même famille, ce qui va l’obliger à sélectionner à nouveau dans les toros nés en 2019 et 2020, pour éviter la consanguinité.
C’est pourquoi, outre la vache traditionnelle, agressive mais qui ne baissait pas assez la tête, un eral était proposé à Christian Parejo.
Cet utrero, bien nourri (car Diego Curiel était au départ un maquignon et éleveur pour la viande et il traite bien ses bêtes), va montrer une certaine classe en mettant bien la tête à droite comme à gauche. Bien lidié par le novillero et bien mis en valeur, il va plaire au ganadero, qui prendra lui-même les trastos car il fut novillero dans sa jeunesse ; cependant, Thomas Cerqueira ne le recommandera pas comme semental lui trouvant des défauts dans la charge.
Le travail de remise sur pied d’une ganaderia comme celle du Conde de la Maza prendra encore du temps, mais l’enthousiasme de l’éleveur qui espère faire lidier ses novillos en France mérite encouragements et intérêt. (Les 2 corridas actuellement au campo sont les deux dernières du fer du Conde de la Maza).
Encore une bonne journée, donc pour Christian Parejo qui a pu affuter sa lidia avec ces 2 erales.
Le 3 ème jour, chez Soto de la Fuente était prévue la lidia complète d’un becerro de desecho (cornes asymétriques la gauche pointant vers le bas).
Malheureusement ce toro, un peu maigre, va s’avérer d’une faiblesse handicapante à la fois pour sa caste (il n’a pas les moyens de son agressivité) et pour la lidia de Christian Parejo. Celui-ci, très intelligemment, le toréera par le haut sans trop peser, lui permettant d’aller au bout de la faena et sachant maîtriser son comportement défensif et ses retours très rapides en fin de passe. Son calme impressionne et sa lucidité est évidente, les conseils de la cuadrilla et de l’apoderado, étant, en ce jour, plus discrets que lors des tientas précédentes. Encore une expérience de qualité pour le jeune novillero, car comme chacun sait : « les toros sont comme les melons.. »
Après la faena conclue en 2 temps à l’épée, on a pu constater que le torero n’était pas très satisfait, mais la confiance de son mentor, Thomas Cerqueira, était évidente et le debriefing a du être constructif et rendre le moral au novillero.
Bien que l’apoderado ait été avare de confidences, on sait que Christian Parejo participera au circuit de novilladas d’Andalousie, et en France, on devrait le voir à Istres, normalement à Béziers, et peut-être dans les arènes de 1 ère catégorie du Sud-Ouest et du Sud-Est. Les discussions sont en bonne voie, mais on ne peut encore rien dire, c’est la règle. Mais ce sera une bonne occasion de se rendre aux arènes pour voir des novilleros comme celui-ci au répertoire varié et au calme impressionnant.
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